30/07/2022

Baptême chrétien

Le baptême chrétien

Dans Actes 2, 36-38, le jour de la Pentecôte, quand Pierre annonce à la foule des pèlerins que le Jésus crucifié est Seigneur et Christ, celle-ci est bouleversée et certains demandent à Pierre ce qu’ils doivent faire. Il leur répond : « Convertissez-vous et que chacun soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. »

Il est important de rappeler que le sacrement du baptême est commun à l’ensemble des chrétiens. Nous présentons donc dans cet article le baptême tel que les chrétiens le pensent en distinguant les questions de forme qui se posent plus particulièrement dans nos communautés protestante et catholique.

Le baptême chrétien est célébré avec de l’eau, au nom de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint.

Il est lié à la conversion

C’est la marque d’une vie nouvelle dans l’amour de Dieu et de notre prochain.

Nous pouvons vivre dans la foi, libérés.

Il annonce l’œuvre du Saint-Esprit et fait entrer le baptisé dans la communauté des Chrétiens.

Chez les Protestants

Antoine Nouis (pasteur protestant) dans « Un catéchisme protestant » explique la signification du baptême : « Le baptême est signe d’une mort et d’une résurrection qui nous entraîne dans une dynamique. Il nous fait quitter les catégories de la morale (ce qui est bien et ce qui est mal) pour nous faire entrer dans les catégories de la vie (ce qui est vivant et ce qui est mort) … Par le baptême, nous naissons à une vie vivante, une vie qui nous permet de vivre l’Evangile et sa justice, en toute liberté et responsabilité. »

Choix du baptême dès l’enfance ou à l’âge adulte ?

Par le baptême du petit enfant, nous rappelons que l’amour de Dieu est premier et qu’il précède toutes nos interrogations. La communauté réaffirme alors qu’elle peut compter sur l’amour de Dieu pour ses enfants, la Grâce. Les parents s’engagent à favoriser le chemin spirituel de leurs enfants. Le baptême de l’adulte qui en a fait la demande présuppose son désir de se sentir « converti ». Il se veut alors le témoignage d’une naissance à la foi et la réponse à l’appel divin. Les communautés protestantes évangéliques, se définissant comme une communauté de convertis, ne reconnaissent que le deuxième baptême mais l’Eglise Protestante Unie pratique les deux.

Immersion ou aspersion ?

La portée de l’immersion est plus forte symboliquement. On l’associe alors à une noyade qui peut entraîner la mort avant que la dynamique du baptême ne fasse surgir une nouvelle vie. Les chrétiens de la première Eglise étaient baptisés par immersion dans un cours d’eau pour reproduire le plus fidèlement possible le baptême de Jésus dans le Jourdain. Il arrive assez fréquemment que les Eglises Evangéliques disposent d’une piscine pour le baptême par immersion. L’aspersion est souvent choisie par commodité et les quelques gouttes d’eau versées suffisent à évoquer la Vie. Quel que soit l’âge du baptisé (de ce fait, quel que soit le degré d’avancement de sa vie de foi), quel que soit la manière dont est signifié le baptême, l’essentiel est rappelé par le pasteur : nous savons que désormais notre nom est gravé dans la main de Dieu et que si, pour n’importe quelle raison, le baptisé venait à s’éloigner, sa place resterait dans la communauté. Une des spécificités protestantes est de pratiquer le baptême lors d’un culte, jamais en dehors, pour signifier l’entrée du baptisé dans la communauté.

Chez les catholiques 

Le baptême est le premier des 7 sacrements de l’Eglise catholique. Il y a une reconnaissance mutuelle du baptême entre les catholiques et les autres confessions chrétiennes (protestants, anglicans et orthodoxes), même si les rites peuvent varier d’une Eglise à l’autre, car toutes et tous ont été baptisés au nom « du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu 28, 19 et Marc 16, 15/16).

Un peu d’histoire : Chez les Hébreux, le baptême (du grec baptein : immersion) avait un but de purification. Immersion complète ou simples ablutions, il servait à marquer une guérison physique après une maladie (comme la lèpre) ou quelque impureté légale (au sens de la Loi de Moïse), dans un temps où la maladie était considérée comme la conséquence d’une faute (cf l’aveugle-né dans Jean 9, 1-2). La propreté corporelle ainsi acquise est le symbole naturel de la netteté corporelle, morale et spirituelle qui permet la réintégration dans la communauté du peuple élu et le rétablissement du lien avec Dieu. Jean le Baptiste, dernier prophète de l’Ancien Testament, Précurseur du Christ, instaure un baptême pour la confession, le repentir et la rémission des péchés (Matthieu 3- 2,6,11 / Marc 1- 4 / Luc 3- 3). En se présentant lui-même à ce baptême de repentir, Jésus assume pleinement son humanité : il prend sur lui les péchés des hommes, pour être semblable à ses frères qu’il va racheter par son sacrifice dont il sera le prêtre et la victime. Au dessus de Jésus sortant de l’eau, l’Esprit se manifeste tel une colombe et la voix de Dieu témoigne de la filiation divine du Christ : parfaite image de la Trinité (Matthieu 3, 15-17). Avec Jésus Christ, le baptême chrétien n’est plus un simple rite de purification ; ce n’est pas non plus un simple signe d’adhésion à un contrat ou à une communauté, c’est un passage par lequel on meurt au péché pour vivre en Dieu. C’est aussi l’accueil au sein de la communauté chrétienne. Par son baptême, le chrétien manifeste en même temps sa foi en Jésus ressuscité et son désir de le suivre. C’est un don de Dieu, le baptisé est désormais, comme le Christ, reconnu enfant de Dieu. « Tu es mon fils bien aimé ; en toi je trouve ma joie » (Marc 1, 11). L’Eglise catholique affirme que le salut est offert gratuitement à celui qui a reçu de Dieu le don de la Foi (Marc 16, 16), (sans oublier que Lumen Gentium dans Vatican 2 affirme que le salut est aussi offert aux hommes de bonne volonté qui ne sont en mesure de connaître ni l’Evangile ni le Christ).

 Quelques évolutions : Le baptême chrétien par immersion était pratiqué de préférence dans les premiers temps par les Apôtres et les disciples pour la mise en évidence du symbole : par son baptême le chrétien est enseveli avec le Christ dans la mort. Il meurt au péché dans la piscine baptismale et il en ressort vivant pour Dieu (Romains 6,11). Au fil des siècles, en raison de l’expansion du christianisme, l’immersion a peu à peu été remplacée par le geste plus simple de l’effusion, eau versée sur le front. L’habitude a été prise, en raison de la très forte mortalité infantile, de baptiser les nouveau-nés dès leur naissance.

Aujourd’hui la demande des parents pour un baptême précoce est encore grande, mais un certain nombre préfèrent laisser à leurs enfants la liberté d’engagement personnel après quelques années de catéchèse.

En règle générale, les rites comprennent – La « signation », un traçage du signe de la Croix sur le front. – L’eau versée « au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » pour rappeler le plongeon dans l’eau et donc dans la mort avec le Christ, suivi du retour à la vie avec le Christ, pour être reconnu enfant de Dieu dans l’Esprit. – L’onction avec l’huile sainte, le Saint Chrême, qui rappelle la triple vocation du baptisé, prêtre (en relation avec Dieu), prophète (pour rendre compte de la foi et l’annoncer aux autres de façon qu’ils puissent comprendre) et roi (être le levain, le sel de la terre et faire grandir l’homme selon le dessein de Dieu), – Le vêtement blanc, couleur de la résurrection, – Le cierge, allumé au cierge pascal, lumière qui manifeste le Christ ressuscité, qui éclaire la vie des baptisés et les invite à rayonner dans leur vie.

Le baptême des enfants a généralement lieu au cours ou à l’issue d’une messe dominicale, en présence de la communauté paroissiale.

Le baptême d’un adulte est traditionnellement célébré au cours de la vigile pascale (en fin du Carême, créée au 3ème siècle pour préparer les catéchumènes au baptême). Il est immédiatement suivi de l’Eucharistie qui permettra au nouveau baptisé de communier pour la 1ère fois au Corps et au Sang du Christ et de sa confirmation qui, par l’imposition des mains et le don de l’Esprit Saint, fait de lui un chrétien responsable de l’annonce joyeuse de la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu.

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